Secteur
Assureurs
L’enjeu climatique du secteur de l’assurance consiste à limiter l’empreinte carbone des placements
Une société d'assurance a pour fonction d’assurer ses clients en cas de sinistres exceptionnels. Son modèle économique est basé sur la mutualisation qui se traduit par une prime à l’assureur que paie l’assuré en échange de la possibilité de recevoir une compensation généralement financière en cas de survenance de sinistre.
Le secteur de l’assurance emploie près de 150 000 personnes en France (source : Emplois dans l'assurance : des effectifs en progression) répartis dans environ 600 compagnies d’assurance et réalise près de 200 Mrd EUR de chiffre d’affaire (source : L'assurance française : données clés 2018).
Comme expliqué ci-dessus, les assureurs collectent des fonds auprès de leurs assurés au travers des primes et cotisations que les assurés versent pour se couvrir. Les compagnies ne se contentent pas uniquement de prélever une prime d’un côté, pour la rendre en prestation de l’autre, puisque les sociétés d’assurance investissent ces sommes dans des placements financiers ou immobiliers.
L’enjeu climatique du secteur de l’assurance devient ainsi palpable et consiste à limiter l’empreinte carbone des placements. Les assureurs sont par ailleurs directement exposés aux risques climatiques, puisque ce sont eux qui les assurent : “Un monde plus chaud de 4 degrés sera impossible à assurer”, annonçait déjà le Président d’AXA en 2014 (source: SPECIAL COP21. « Un monde plus chaud de 4 degrés sera impossible à assurer », selon le PDG d'AXA).
Les meilleures pratiques actuelles d’engagement climatiques par les acteurs de l’assurance ont été identifiées comme étant les suivantes :
Concernant l’empreinte carbone
- Engagement sur la réduction de l'empreinte carbone des portefeuilles d'au moins 40/50 % (actions, immobiliers, obligataires)
- Transparence sur l'empreinte carbone des portefeuilles
- Signature du Montreal Carbon Pledge
En particulier, concernant le désengagement vis à vis du charbon
- Aucun nouvel investissement dans les sociétés extractrices et productrices d'énergie à base de charbon dont plus de 10 % du CA est lié au charbon thermique
- Réduction drastique des couvertures des sociétés extractrices ou productrices d'énergie à base de charbon
- Engagement d’exclure les entreprises construisant des centrales au charbon des investissements, ceci appliqué de façon exhaustive au-delà des 120 plus grandes entreprises actuellement concernées
- Désinvestissement dans les entreprises dont 20 % du CA est lié au charbon
- Demande à l’ensemble des entreprises auxquelles l'assureur est exposé en direct, de publier, d’ici 2021, un plan de désengagement du charbon thermique aligné sur une sortie d’ici 2030 dans les pays de l'union européenne et de l’OCDE, et d’ici 2040, dans le reste du monde, reposant sur la fermeture et non la vente des actifs
- Être bien noté par le Coal Policy Tool de Reclaim Finance
Concernant l'investissement en faveur de la transition énergétique
- Doublement des encours d'ici 5 à 10 ans
- Mise en place de filtres ESG (Environnement, Social, Gouvernance)
- Investissement dans la rénovation énergétique des bâtiments
- Obtention de labels HQE, LEED et BREEAM sur le patrimoine immobilier.
Sources :
Transition énergétique: banques et assurances peuvent mieux faire
CNP Assurances annonce de nouveaux objectifs en faveur de la transition énergétique et écologique
Climat : Allianz renonce au charbon afin de se consacrer à l'énergie renouvelable
Allianz classé numéro 1 de la responsabilité d'entreprise et du développement durable
Les banques et investisseurs français épinglés pour leurs soutiens aux pétrole et gaz de schiste
Label Greenfin, un repère essentiel de la finance verte
Bien que nous reconnaissons que ces initiatives doivent être saluées, celles-ci apparaissent encore insuffisantes dans le sens où elles ne permettent pas de certifier d’une compatibilité avec un scénario de +2°C. On peut remarquer que les approches adoptées reposent en effet essentiellement sur une amélioration à moyen/long terme (tout en étant significative) de la situation actuelle et non sur l’atteinte au plus vite d’un objectif absolu d’impact climatique (par exemple une compatibilité 2°C).
Sur la base de ce constat, aucun assureur n’a été sélectionné dans la première version de la base de données.