Les scenarios à 1,5°C étudiés par le GIEC prévoient, en plus de la diminution des émissions anthropiques, l’élimination de 100 à 1000 Gt de CO2 au cours du 21ème siècle
Les sous-secteurs dans “Elimination anthropique du CO2”
Les techniques de capture du CO2 anthropique sont des outils dans la lutte contre le réchauffement climatique. Source principale : Les méthodes d’élimination du CO2 anthropique
Différentes méthodes existent :
- Le Carbon Capture & Storage (CCS) qui consiste à récupérer le CO2 émis par un site polluant et à le stocker, généralement dans des structures géologiques appelées réservoirs. Cela permet de diminuer les émissions nettes d’un site ;
- Le Carbon Capture & Usage (CCU) qui consiste à récupérer et valoriser le CO2 d’un site polluant. Cela permet de diminuer les émissions nettes d’un site ;
- Le Carbon Dioxide Removal (CDR) dont l’objectif est de créer des puits de carbone.
Parmi ces méthodes, seul le CDR permet de réaliser des émissions carbones négatives.
L’élimination du CO2 est indispensable pour espérer rester sous les +2°C en 2100. En effet, d’après le rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, les scénarios étudiés prévoient, en plus de la diminution des émissions anthropiques, l’élimination de 100 à 1000 Gt de CO2 au cours du 21ème siècle, soit plusieurs gigatonnes à dizaines de gigatonnes par an (à comparer aux émissions annuelles de l’ordre de 35 à 40 gigatonnes de CO2 par an). Ces éliminations permettraient, dans le cadre de ces scénarios, des émissions nettes négatives pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C.
Le déploiement à grande échelle de ces procédés de captation du CO2 est entravé par de nombreux obstacles en termes de faisabilité à grande échelle, d’efficacité, de durabilité et de gestion à long terme (en particulier concernant les solutions de stockage), notamment du fait de la consommation d’énergie, du coût des procédés et installations et de l’occupation des sols.
Les grands enjeux du CCU/S et CDR sont :
- La rentabilité et les coûts très élevés des installations : le transport et le traitement du CO2, un gaz nocif à concentration élevée et extrêmement corrosif, nécessite un savoir-faire et des techniques coûteuses. Les installations sont très difficilement rentables financièrement.
- En cas de stockage dans des réservoirs géologiques, la responsabilité à long terme sur le stockage : la gestion et la surveillance des stocks de CO2 réinjecté dans des gisements doivent pouvoir être assurées sur le très long terme (échelle de temps géologique et non humaine). A qui revient cette responsabilité de s’assurer que le réservoir de CO2 est étanche dans 200 ans et avec quels moyens ?
- La surface nécessaire pour les CDR par capture naturelle (gestion des sols, des forêts et les BECCS)
- L’énergie consommée des techniques pour les CDR par capture technologique (capture directe dans l’atmosphère)
Les procédés de CCS, CCU et CDR sont encore récents, des efforts considérables de recherche et de développement sont nécessaires. Aujourd’hui, les meilleurs procédés ne peuvent capter qu’au maximum quelques mégatonnes de CO2 par an. La majorité des procédés visent à réutiliser le CO2 et pas forcément à le séquestrer, diminuant ainsi l’action sur le climat.
Il y a peu d’acteurs sur la séquestration en France et à l’échelle mondiale. Au niveau planétaire, il y a seulement une cinquantaine d’installations CCU/S à grande échelle mais avec des objectifs de capture de moins de 5MtCO2/an. Le Global CCS Institute recense les différents projets sur cette carte.
Nous n’avons pas trouvé de données spécifiques sur l’emploi de cette filière encore très jeune.
Les plus grosses installations de séquestration carbone ne dépassent pas 5MtCO2/an. Le potentiel de séquestration planétaire par les différentes techniques est loin d’être exploité et les hypothèses du rapport du GIEC de plus de 1Gt/an sont également loin d’être atteintes.
Pour le moment, peu d’acteurs ont été sélectionnés dans la base de données. Les entreprises françaises identifiées comme impliquées dans ce secteur ne le sont que très marginalement en rapport à leurs activités principales à forte intensité carbone (industries fossiles, cimenteries, …).
Une arborescence est proposée en vue d’y intégrer de futures entreprises compatibles avec la transition écologique et environnementale, travaillant sur ces problématiques avec un engagement climatique. L’arborescence est réalisée sur la base des techniques de capture : d’une part les méthodes de CCS/U et d’autre part les méthodes de CDR.
Pour plus de détails sur les enjeux et techniques de capture du carbone, voici un lien vers la vidéo du Réveilleur sur la capture et la séquestration du carbone.