Ces activités sont neutres en carbone si les gisements de biomasse (forêts, résidus agricoles, etc.) sont gérés durablement
Les sous-secteurs dans “Biogaz”
La biomasse regroupe la gazéification, la production de biocarburant, de biogaz par méthanisation (dont le compostage des résidus agricoles et agroalimentaires), la combustion de bois en chaudière et la récupération de chaleur des usines d’incinération des déchets ménagers. Ces activités sont neutres en carbone si les gisements de biomasse (forêts, résidus agricoles, etc.) sont gérés durablement.
Fin décembre 2019, le parc bioénergies atteint 2,1 GW (source : RTE, bilan électrique 2019), pour une énergie produite de 7,7 TWh soit 1,6% de l'énergie consommée en France. Les usines d’incinération de déchets ménagers représentent 42,3 % du parc, suivi à 31,8 % par les capacités bois-énergie et autres combustibles solides, puis 23,5 % de biogaz et les déchets de papeterie à hauteur de 2,4 %. (source : PTEF)
Biogaz
La filière biogaz représente plus de 25 000 emplois en France en 2020 pour la production de chaleur, d’électricité ou pour l’épuration et l’injection de gaz naturel (dans les activités de fabrication, installation-études, vente et maintenance). Le volume d’emplois de la filière est en forte croissance. Au premier semestre 2020, la production d'électricité à partir de biogaz s'élève à 1,2 TWh, soit 0,5 % de la consommation électrique française. Elle est en hausse de 9 % par rapport à la production du premier semestre 2019 (source : StatInfo, 2020).
Principalement produit en métropole, le biogaz sert en majorité à produire de l’électricité (74 % de l’énergie produite à partir de biogaz) et de la chaleur (14,6 %), pour l’essentiel non commercialisée. L’épuration de biogaz en biométhane, afin d’être ensuite injecté dans les réseaux de gaz naturel, constitue en outre un nouveau débouché depuis quelques années (11,2 % en 2019). (source : ATEE, 2020)
Les petites installations, de capacité unitaire inférieure à 15 GWh/an, représentent environ 32 % de la capacité d’injection totale. Les unités de méthanisation constituent l’essentiel des installations. (source : SDES)
Le biogaz présente de nombreux atouts. C’est une énergie renouvelable qui :
- se stocke facilement ;
- est générée naturellement par les décharges ;
- peut être produite par des agriculteurs, leur offrant ainsi une opportunité de revenus complémentaires et prévisibles ;
- permet de valoriser les déchets pour produire de l’énergie et des matières fertilisantes, qui devront offrir toutes les garanties de qualité sanitaire et environnementale ;
- permet d’utiliser un réseau énergétique existant sur une partie importante du territoire qui dessert les industries et les transports.
L’objectif de développement du biogaz injecté sur le réseau est de +223% en 2028 par rapport au niveau de 2018 (source : PPE ). Son facteur d'émission moyen est de 11 gCO2éq/kWh. (source : Bilan gaz à effet de serre Ademe)
Une partie de la production de biogaz dépend d'exploitations agricoles industrielles, notamment bovines, qui posent par ailleurs d'autres enjeux pour le climat et l'environnement.
D'autres filières de production de gaz renouvelable se développent, en général sous le nom de "gaz de synthèse" (ou syngaz). Elles permettent la production de gaz combustible à partir de biomasse solide, typiquement en pyrolysant du bois ou des résidus de culture. Historiquement connue sous le nom de gazogène, cette solution permettait de faire rouler des véhicules à partir de bois ou de charbon, et ce malgré le rationnement de l'essence pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'importance de ces technologies est encore anecdotique en France.