Le secteur du bâtiment et de la construction, au global est à l'origine de 30% de nos émissions de gaz à effet de serre
Il regroupe 960 000 entreprises et 2,7 millions d'emplois (10 % du total)
Les sous-secteurs dans “Bâtiments et construction”
Par convention, les émissions directes et indirectes des gaz à effet de serre du bâtiment se décomposent en trois “scopes”:
- le scope 1 concerne les émissions directes liées à la combustion d’énergies fossiles,
- le scope 2, les émissions liées à la production d’électricité de chaud/froid via des réseaux, et
- le scope 3, les autres émissions liées à la vie du bâtiment incluant les matériaux de construction, les déplacements des visiteurs, ainsi que les travaux de rénovation ou de déconstruction en fin de vie du bâtiment.
En 2016, le secteur du bâtiment représente 26 % des émissions nationales sur les scopes 1 et 2, soit environ 115 MtCO2e. Par ailleurs, la construction neuve (résidentielle et tertiaire) équivaut à environ 30 MtCO2e. Autrement dit, le secteur global représente environ 30 % des émissions annuelles nationales (source : Carbone 4 - ADEME).
L'objectif de la Stratégie Nationale Bas Carbone est d'atteindre la décarbonation quasi complète du scope 1 du secteur du bâtiment et de réduire de 80 % les émissions des scopes 2 et 3 à l'horizon 2050.
Leviers et organisation pour le secteur du bâtiment et de la construction
L'esprit global est de faire preuve de sobriété dans la construction comme dans l'utilisation des bâtiments.
Les leviers principaux pour décarboner le secteur du bâtiment sont :
- Une réflexion systématique en amont à une programmation sobre, à des règles d'urbanisme conduisant à éviter des projets parfois qualifiés de "grands projets inutiles". Remettre en question notre besoin de construire du neuf, quand une adaptation de l'existant, souvent plus complexe, plus demandeuse de main d’œuvre et de temps, donc souvent plus onéreuse, aurait un impact environnemental plus faible.
- La réduction des émissions de gaz à effet de serre de son périmètre direct en faisant preuve de sobriété énergétique grâce à une amélioration de l’organisation fonctionnelle des bâtiments et un mix énergétique équilibré différemment avec notamment l'électrification des usages hors chauffage et la généralisation des pompes à chaleur ou réseaux de chaleur urbains comme vecteur énergétique pour le chauffage. De plus, l’atteinte de cet objectif comprend également la rénovation du parc de bâtiments existants avec des niveaux de performance Bâtiment Bas Carbone à l'horizon 2050 et l'optimisation de l'empreinte carbone des constructions neuves ;
- La réduction des émissions de gaz à effet de serre en dehors de son périmètre direct avec la proposition de services bas carbone aux usagers des bâtiments (éco-pâturage, coworking, etc.), l’utilisation de produits et d’équipements performants et bas carbone, ou encore l’aide aux acteurs du territoire pour rénover d'autres bâtiments ;
- La contribution au développement de puits de carbone avec le financement systématique d'une étude exhaustive de l'Analyse du Cycle de vie, permettant des choix constructifs diminuant l'impact carbone d'une nouvelle construction, par exemple : l’utilisation de produits bois et biosourcés à longue durée de vie, de terre crue ou le réemploi de matériaux, ou encore en réfléchissant avec une équipe de paysagistes à mettre en place des végétaux qui piègent le carbone.
En 2016, le secteur de la construction, y compris les activités immobilière, de conception et d’aménagement paysager, comptabilisait 960 000 entreprises et 2,7 millions d’emplois (10 % du total). L’immobilier et les activités tertiaires liées au bâtiment comptent près de 325 000 emplois, dont 60 000 concierges. La valeur ajoutée de 175 Mrd EUR représentait 8 % du Produit Intérieur Brut. En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre vu avec une segmentation par activité, 8,2 MtCO2e sont liées aux les entreprises de construction, 0,7 MtCO2 aux entreprises de conception et 0,4 MtCO2e aux activités immobilières. La différence avec les chiffres précédents concernent les émissions liées aux consommations énergétiques des ménages (50 MtCO2e), les émissions des bâtiments tertiaires (qui accueillent les entreprises des autres secteurs d’activité) ainsi que la production d’électricité et les réseaux de chaleur et de froid hors industrie (source : INSEE, Ésane, Service des Données et Etudes Statistiques, traitement The Shift Project et Shift Your Job).
Nous avons réparti les acteurs identifiés selon les catégories suivantes :
- Maîtrise d’ouvrage ;
- Concepteurs ;
- Activités support, conseil et accompagnement;
- Travaux ;
- Utilisation et exploitation.
Les entités retenues répondent à l’un au moins de ces critères :
- Éviter la consommation de matière et d'énergie par la sobriété des usages comme la réduction de la surface par habitant et le réemploi de matériaux, ou la diminution des besoins d’énergies grâce à la rénovation des bâtiments et la conception bioclimatique ;
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre lorsque l'utilisation de matière ou d'énergie reste nécessaire grâce à l'utilisation de matériau à faible contenu carbone ainsi qu'à l'efficacité des équipements techniques ;
- Recourir à des énergies renouvelables et contribuer au stockage carbone grâce à l'utilisation de matériaux biosourcés.
- Participer à l'accompagnement des acteurs vers la transition selon les critères précédents ;
- S'engager dans une stratégie bas carbone compatible avec la trajectoire 2 °C
Les entreprises qui ne justifient pas leurs revendications environnementales n’ont pas été retenues.